L’oreille musicienne (Claude Henri Chouard)

  • A propos de l’auteur

Claude-Henri Chouard, né le 3 juillet 1931 (90 ans) à Paris, est un médecin français et chirurgien spécialisé en oto-rhino-laryngologie. Il est membre titulaire de l’Académie nationale de médecine depuis 1999 et du Collegium International d’O.R.L depuis 1982. Il a été Directeur du Laboratoire d’Audio-Phon-Prothèse de l’AP-HP et Directeur du Laboratoire de Recherche d’Oto-rhino-laryngologie du Centre Hospitalier Universitaire de Paris-Saint-Antoine de 1967 à 2001 ; simultanément, il a été Chef du service O.R.L. du même établissement de 1978 à 1998.

Les travaux des membres de l’équipe multidisciplinaire de son laboratoire parisien lui ont apporté, dès la fin des années 1970, une renommée internationale à propos de l’implant cochléaire multi-électrodes. Ce système auditif électronique implanté a été mis au point à Saint-Antoine. Il permet de pallier la surdité totale bilatérale et surtout, lorsqu’il est placé précocement chez le jeune enfant, la surdi-mutité et ses troubles du langage oral.

Lien vers le livre

  • A propos du livre 

Un savant, un mélomane, un musicien ont-ils la même conception de la musique ? Pourquoi certains distinguent-ils des fréquences que nous ne différencions pas? À la confluence de l’histoire des techniques musicales, de la médecine, de la biologie et des sciences cognitives, Claude-Henri Chouard, médecin spécialiste de l’audition à l’hôpital Saint-Antoine, déploie, pour répondre à ces questions, tout un domaine de recherches. La manière dont le cerveau humain écoute ou crée la musique fait désormais l’objet d’études pionnières. Elle s’explique par des phénomènes acquis en fonction de telle ou telle civilisation ; mais aussi par une organisation sensorielle et nerveuse innée, spécifique à la pratique musicale.

La prédilection universelle pour l’octave ou la quinte, par exemple, correspond à des processus physiologiques objectifs contenant les valeurs numériques particulières de ces intervalles fréquentiels privilégiés. D’autres aptitudes musicales se retrouvent chez le nourrisson, en dehors de tout apprentissage préalable. Il semble bien exister, dans le cerveau du nouveau-né, des réseaux neuronaux préprogrammés dévolus à l’écoute de la musique. Les scientifiques estiment aujourd’hui que l’écoute et l’expression musicales sont une fonction propre à l’homme, au même titre que la parole : elle lui est tout autant indispensable, même si son organisation cérébrale s’en différencie nettement. Ainsi s’éclaire la part prépondérante que la musique prend dans le quotidien de notre civilisation : loin d’être un phénomène culturel que faciliterait le développement technologique, la musique est l’expression d’un besoin physiologique dont l’humanité – le fait est nouveau – commence aujourd’hui seulement à prendre conscience.

J’ai trouvé cette lecture passionnante d’un bout à l’autre. Cet ouvrage met l’oreille sur un piédestal, comparable à la plus fine architecture, bijou de technologie et fascinante tant sur le plan esthétique que sur celui des performances. A nous de préserver cet instrument de haute précision aux capacités tout à fait hallucinantes!