Les tétracordes, un matériau de base.

Les tétracordes constituent la base des modes, c’est également un outil simple pour aborder l’improvisation.

 

II. A la recherches des tétracordes

Cette seconde leçon présente les éléments de base d’une gamme majeure.

Ce sujet vous semblera peut-être rudimentaire, mais dans mon expérience, j’ai souvent constaté que pas mal d’élèves (et moi-même) souhaitaient régulièrement revoir, approfondir des connaissances élémentaires afin de renforcer leurs propres fondations.

Cela est sans doute lié à la disparité des cursus, des modes d’apprentissage de tout un chacun.

Je souhaite présenter les choses de la façon la plus limpide possible, sans pour autant utiliser un langage simpliste.

1. Petite définition

La gamme majeure est composée d’une succession de tons et de demi-tons dans un ordre bien précis. La plus connue est celle de DO majeur, elle constituera notre référence, d’autant plus qu’elle n’est composée que des touches blanches du piano, ce qui constitue un repère visuel clair.

Il y a 7 notes différentes dans cette gamme, chacune possède son propre nom, un peu comme s’il s’agissait des protagonistes d’une même pièce de théâtre, d’un film, d’amis invités autour de la table…

On a encore l’habitude de représenter ces notes en degrés, comme les degrés constituant les différentes étapes de l’ascension d’un col, ou encore d’un escalier, d’une échelle (« scale » en anglais).

A chaque note correspond un degré que l’on représente en utilisant des chiffres romains.

2. Le contenu

Il y a un ton entre toutes les notes de cette gamme, sauf entre MI-FA et SI-DO, où il n’y a qu’un demi-ton. Pour rappel, ce dernier constitue le plus petit écart entre deux sons que l’on puisse jouer au piano.

Si je traduis ces notes en degrés, il y a un ton entre tous les degrés de la gamme majeure, sauf entre les degrés III-IV et les degrés VII-VIII où il n’y a qu’un demi-ton.

La gamme majeure pourrait encore être comparée à un objet, mieux, à un modèle type.

Si vous reproduisez ce dernier à l’identique au départ de n’importe quelle autre note du piano, vous obtiendrez toujours une gamme majeure mais avec une autre Tonique comme point de départ (autre que la note DO). Le déplacement de ce modèle sur le clavier est un exemple de Transposition.

3. Le tétracorde

Il ne s’agit pas d’un instrument mythologique utilisé par Ulysse pour charmer les sirènes, la réalité est plus prosaïque.

Si j’observe bien mon modèle de gamme, je réalise qu’il y a au moins une constante.

C’est intéressant car je trouve personnellement que ce qui est constant est plus facile à mémoriser.

Mais de quoi s’agit-il?

En fait, j’observe qu’il y a 2 sous-modèles identiques au sein de ma gamme. Ils sont construits de la même façon:

DO RE MI FA (1t – 1t – 1/2t)

SOL LA SI DO (1t – 1t – 1/2t)

Chacun de ces sous modèles constitue ce qu’on appelle un Tétracorde.

De façon plus générale, un tétracorde est composé de 4 (tétra) notes conjointes pouvant commencer sur n’importe quelle note de la gamme majeure.

Après analyse (voir PDF), une gamme majeure donne en fait naissance à 4 tétracordes différents.

On ne parle donc plus d’un seul mais bien de plusieurs tétracordes.

Il est nécessaire de leur donner des noms, afin de mieux communiquer et de bien se les représenter:

Nom des tétracordes Nom des notes (DO majeur) Intervalles
Majeur DO RE MI FA 1t – 1t – 1/2t
Mineur RE MI FA SOL 1t – 1/2t – 1t
Phrygien MI FA SOL LA 1/2t – 1t – 1t
Lydien FA SOL LA SI 1t – 1t – 1t
Majeur SOL LA SI DO 1t – 1t – 1/2t
Mineur LA SI DO RE 1t – 1/2t – 1t
Phrygien SI DO RE MI 1/2t – 1t – 1t

En clair, le même type de tétracorde apparaît plusieurs fois au sein d’une même gamme majeure :

– 1 tétracorde lydien :        1t – 1t – 1t

– 2 tétracordes majeurs :   1t – 1t – 1/2t

– 2 tétracordes mineurs :    1t – 1/2t – 1t

– 2 tétracordes phrygiens : 1/2t – 1t – 1t

Pour finir, d’un tétracorde à l’autre, j’observe que le 1/2 ton se déplace (ici en diagonale).

Je vois aussi que le tétracorde Lydien n’est composé que de tons entiers et ne possède donc aucun demi-ton.

A faire:

– Chanter la gamme majeure ascendante et descendante au départ de n’importe quelle tonique

(en fonction de votre niveau à l’instrument, vous pouvez également réaliser l’exercice sur celui-

ci).

– Réaliser le même exercice avec les différents tétracordes.

– Pour chaque tétracorde, montant et descendant, trouver une illustration.

C’est à dire un morceau que vous connaissez très bien, par exemple une chanson, qui commence

par chacun des tétracordes. L’objectif est de vous constituer une bibliothèque sonore personnelle.

 

Lien vers PDF Tétracordes

 

3 Commentaires

  1. Elza

    Voilà donc un bon article, bien passionnant. J’ai beaucoup aimé et n’hésiterai pas à le recommander, c’est pas mal du tout ! Elsa Mondriet / June.fr

  2. Marc

    Très chouette explication.
    Comme vous, je pense que la visualisation des motifs facilite la mémorisation.
    Merci

  3. Masterfilgood (Auteur de l'article)

    Merci beaucoup pour votre commentaire 😉

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